Actualité 2008-09
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Prix spécial du Jury au INKAFEST Mountain Film Festival 2008 (Pérou, Huaraz).
Tour INKAFEST 2008
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Dans la presse
Une famille en marche :Franck Meslin
Les chemins de Saint-Jacques de Compostelle regorgent d'histoires étonnantes et insolites. Celle de Jean-François Castell est particulièrement touchante, et il la raconte dans un DVD, premier né de son association, Les Films du Rocher. Une histoire d'humains en recherche d'eux-mêmes, une histoire d'amour qui grandit pas à pas.
Natif d'Auch où il vit jusqu'à l'âge de 20 ans, Jean-François Castell est photojournaliste. Une passion de l'image, du regard et de l'actualité née un jour de ses 16 ans en voyant traîner un vieux reflex Canon à la maison. Après deux ans d'études d'histoire à Toulouse, le Gersois passe un an à l'école toulousaine de la photographie et de l'audiovisuel.
Au milieu des bombes. Un voyage de quatre mois en Afrique de l'ouest à la fin des années 80 lui permettra de vendre ses premiers reportages à des magazines et de faire connaître sa signature. En 1991 et 92, Jean-François Castell couvre le conflit des Balkans. Le siège de Sarajevo, l'exode des civils, les snippers et les obus, il est au coeur du drame de la Bosnie. Une expérience bouleversante, « Lorsque vous êtes confrontés à ce type d'événements dramatiques, que vous touchez la mort de près, vous prenez conscience de la fragilité et de la valeur de l'existence. » Le photo-reporter ne se consacrera plus qu'à des sujets de société en Europe dont un sur les banlieues qui lui vaut de nombreux prix.
En 1996, ce bourlingueur amoureux de liberté et de grands espaces entame un travail sur l'itinérance et les nouveaux nomades. « A cette époque, j'entends un reportage radio sur une famille avec quatre enfants, trois roulottes et dix chevaux qui sillonne la France. » Cette histoire l'interpelle et Jean-François rejoint la famille dans l'est de la France. Il les suivra régulièrement durant trois ans jusqu'à sortir un livre de photos. « Le Chemin de papa » racontant la vie de la famille Léon fait le tour du monde et reçoit de nombreux prix. « Cette vie de nomade m'a beaucoup touché car elle me rappelle mon enfance gersoise entourée de nature et les moments de convivialité autour du feu quotidien allumé par mon grand-père. »
Fasciné par les nomades. La vie nomade des Léon fascine tellement que la chaîne du câble Equidia sollicite Jean-François pour réaliser un documentaire sur la famille. Le photographe devient ainsi réalisateur et repart sur les routes avec les roulottes de la famille Léon. Une route qui mènera l'Auscitain jusqu'à Florence Labérenne, elle-même itinérante en roulotte. L'amour ayant croisé son chemin, Jean-François pose ses valises près de Nantes, aux côtés de Florence.
La jeune femme marche tranquillement vers la trentaine et la question de la maternité lui trotte dans la tête. Avoir un enfant ou pas ? Pour cheminer dans sa réflexion, Florence décide de partir sur la route de Compostelle qui passe à moins de 10 km de chez eux. « Marcher, c'est se rapprocher de ce que l'on est de manière unique et naturelle », confie la jeune femme.
1 600 km à pied. Finalement le projet de bébé avancera plus vite que celui de Saint-Jacques et Florence ne prendra pas le chemin de Compostelle seule. Le 4 février 2004, Florence, Jean-François, la chèvre Mirza, l'âne Julien et la chienne Zazie entament à pied les 1 600 km qui les séparent de Saint-Jacques de Compostelle. Dans le ventre de Florence, Ondine a déjà quelques mois. Le couple marchera ainsi durant trois mois au rythme des pas de l'âne, à l'écoute des capacités physiques de la future maman. « Le nomadisme, c'est le temps de prendre le temps, de vivre des rencontres inattendues », confie Jean-François.
Mais le chemin de Saint-Jacques, c'est d'abord une rencontre au plus profond de soi. Une quête plus spirituelle que religieuse pour le couple qui, pas à pas, chemine vers la parentalité. Le DVD « L'Enfant du chemin » raconte et partage ce vécu insolite tout au long des paysages magnifiques jusqu'à l'Espagne. « J'ai arrêté de filmer ce voyage à la frontière espagnole car les tâches quotidiennes pour lesquelles Florence n'était plus capable de m'aider me prenaient de plus en plus de temps », explique le réalisateur.
Pourtant le film se poursuit au-delà des Pyrénées jusqu'à Saint-Jacques. A l'image, le spectateur découvre alors Ondine à 13 mois. « Nous étions tellement tombés amoureux de ces paysages que nous avions fait la promesse de refaire le chemin avec notre enfant. » Après avoir marché vers Compostelle, Ondine dans le ventre, Florence gagnera Saint-Jacques sa fille dans le dos, à partir d'août 2005. « Notre rêve serait que notre enfant qui a grandi en moi sur ce chemin et y a vécu les premières instants forts de sa vie, y fasse ses premiers pas », confiait alors Florence.